L’augmentation du prix de l’énergie est partie pour durer. Et avec elle, c’est non seulement les prix à la pompe et la facture d’électricité qui pèsent sur le pouvoir d’achat, mais il devrait aussi renchérir le ticket de caisse. Les citoyens ont-ils des idées pour inverser cette courbe inflationniste ?
Energies, mobilités, recyclage, circuits courts… les projets présentés au Budget participatif peuvent-ils réconcilier et réunir les inquiétudes sur la fin du mois et la fin du monde ? De nombreux exemples sont là pour l’illustrer. A eux seuls, ils ne capteront pas toutes nos émissions de CO2 ni ne feront tinter des espèces sonnantes au fond des porte-monnaie. Mais ils peuvent faire la différence.
Mobilités : pour les urbains et la ruralité
« L’énergie est notre avenir, économisons-la » Ou plutôt économisons là, c’est-à-dire ici et maintenant. Et dès le trajet pour l’école ou le travail avec le vélo, le covoiturage, voire en supprimant ce trajet. Le Budget participatif n’est pas le meilleur outil pour financer des kilomètres de pistes cyclables. En revanche, il peut agir précisément pour réduire le risque routier, outiller les cyclistes avec des stations vélo ou encore sécuriser le stationnement, y compris pour les trottinettes.
L’idée de limiter les trajets en voiture n’est pas l’apanage des urbains ? Les aires de covoiturages -bien aidées par la numérisation de nos modes de vie – présentent également des réponses à l’augmentation du prix à la pompe. L’aménagement de tiers-lieux pour le télétravail répond aux employés de bureau et ne s’adresse, c’est vrai, pas aux premiers de cordée. Pour autant, des propositions d’initiation à la conduite cycliste peuvent lever des freins. Car le vélo, si ça ne s’oublie pas, ça peut aussi s’apprendre.
Une aire de covoiturage avec des stationnements vélo sécurisés ou comment réconcilier les modalités de transport et permettre des économies, ici au Budget participatif de l’Hérault.
Energies : produire mieux et consommer moins
Produire une énergie décarbonée d’un côté et aller vers davantage de sobriété de l’autre. Des projets de coopérative énergétique ont pu être aidés par le Budget participatif. Principalement solaires, ces propositions pourraient également développer l’éolien et, pourquoi pas l’hydrolien à des échelles insoupçonnées ! Découvrir que nos équipements d’adduction et de traitement des eaux sont peut-être des sources d’énergie a de quoi étonner.
L’autre enjeu est celui de la réduction des consommations. La facture de chauffage hivernal pourrait bientôt s’alourdir avec la diffusion de la climatisation. Avec le réchauffement climatique, la facture va, encore, s’alourdir l’été. Nos villes s’échauffent. En plus des ilots de fraîcheur et de la plantation d’arbres, il s’agit d’isoler. Un coût, mais aussi un investissement. Autre proposition : associer isolation et espace de vie ou de cultures avec des jardins sur les toits ou profiter de moments conviviaux le soir tombé.
Circuits économiques : courts et circulaires
Il a longtemps été moins cher de faire venir des fruits et légumes du bout du monde que du bout du champ. Le renchérissement du fret pourrait donner leur chance aux producteurs locaux avec le développement du « drive », des places de marché électronique, voire de la livraison à domicile. Et sur ce point, il n’y a pas que le livreur à vélo, la fourgonnette du boulanger ou du marchand de pommes sillonne encore la campagne ! La crise sanitaire a accéléré ces transformations.
Le Budget participatif va-t-il aider à confirmer ces transformations agricoles ? Il participe déjà au développement des tiers lieux donne aux habitants la capacité d’apprendre à cultiver dans des jardins partagés, à donner une seconde vie à leurs objets avec les “repair-cafés” et autres ressourceries, à emprunter des outils dans des “bricothèques” par exemple. Des lieux de vie et d’échanges qui s’inscrivent dans une consommation plus responsable. La vraie distinction sociale aujourd’hui, c’est celle qui donne du sens.
Mais pourquoi avec le Budget participatif ?
L’économie collaborative et ses start-ups n’ont aucune difficulté à lever des fonds pour « plateformiser » nos habitudes de consommation. Comme le dit le slogan déposé par Apple : “il y a une application pour ça“. Alors pourquoi faire tout ça avec le Budget participatif ? Parce qu’il s’agit d’intérêt général.
Alors tant qu’à s’ouvrir à de nouveaux modes de consommation plus économiques, plus sobres ou plus responsables, autant les concevoir au plus près des habitants et avec les habitants. Les richesses conçues ici n’auront aucun mal à se dupliquer ailleurs, mais elles auront un avantage concret : préserver le pouvoir d’achat et donner du sens à la dépense. Alors pourquoi ne pas faire du pouvoir d’achat un critère de votre futur Budget participatif ?
Pour engager votre collectivité
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avec ses élus et ses équipes.