Pourquoi certaines collectivités réussissent-elles mieux que d’autres leurs démarches participatives et délibératives. Fort de 5 années d’expériences, de plus 30 collectivités accompagnées et d’études nationales et internationales, nous vous proposons de découvrir leurs 7 secrets.
1- Elles s’intéressent aux citoyen·nes
Il y a des sujets qui présentent de l’intérêt pour les citoyens… et d’autres qui ne mobilisent pas les foules. Faire participer les citoyen·nes, c’est d’abord s’intéresser à ce qui les concernent, ce qui les touchent… Les collectivités qui réussissent font glisser leur regard d’une vision politique et/ou administrative à une vision plus ancrée ou sensible.
2- Elles préparent le terrain en interne
Les collectivités qui réussissent ont placé la participation citoyenne au centre de leur organigramme Un service au bout d’une branche de l’organigramme peine souvent, malgré toute sa bonne volonté, à imposer ses principes et méthodes. Pour réussir, la participation citoyenne doit avoir du pouvoir au sein de la collectivité. Elles forment leurs élu·es et directions ou a minima les sensibilise pour partager cette culture du partenariat.
3- Elles savent où elles vont et comment y aller
« Nous apprenons en marchant ». Le tâtonnement était peut-être entendable à une époque. Il ne l’est plus aujourd’hui. Des centaines d’expérience ont été analysées, disséquées, décryptées ; la littérature s’est accumulée. Les collectivités qui réussissent s’en inspirent pour préparer leurs démarches et dispositifs. Et quand elles n’ont pas les ressources nécessaires, elles font le choix de ne pas faire.
4- Elles mobilisent à chaque étape pour des objectifs clairs
Une démarche participative ou délibérative mobilise des élu·es, des services et bien sûr des habitant·es. C’est du temps dans l’agenda des élu·es et des services, c’est de l’énergie pour des citoyen·nes (qui la donnent généralement sans contrepartie). En faisant aboutir chaque étape, elles gagnent la confiance des uns. Elles se font aussi respecter de tous.
5- Elles s’appuient sur une organisation globale
Les collectivités qui réussissent répartissent les missions entre les compétences : la participation se concentre sur ses missions d’ingénierie, de coordination et d’animation, la communication travaille ses supports et messages, les techniciens prennent en charge les résultats et les réalisations ; les élus sont là pour arbitrer. A mélanger les rôles, les collectivités prennent le risque de se perdre dans les détails et les citoyens risquent, eux, d’attendre longtemps le résultat de leur investissement.
6- Elles ne sauvent pas la démocratie
Consulter les citoyen·nes, leur faire voter des projets ou proposer des orientations… indéniablement, tout cela va dans le sens de l’Histoire. Mais consulter sur le plan de stationnement, faire voter 5% du budget ou associer à une réflexion sur l’IA ou la fin de vie, c’est viser un résultat lié à la question. Les collectivités qui réussissent visent un résultat opérationnel.
7- Elles se donnent du temps
Les collectivités qui réussissent ne s’attendent pas à une participation-record au budget participatif ; elles n’attendent pas que les citoyen·nes leur fassent spontanément confiance ; elles savent même qu’elles essuieront des critiques malgré leur bonne volonté. Ca s’appelle la démocratie et l’objectif de la participation c’est d’abord de créer des espaces de dialogue et lutter contre la polarisation de la société.