Les Biennales des Villes en transition, organisées par la Ville de Grenoble ont donné l’opportunité de s’intéresser à d’autres objectifs du Budget participatif : l’inclusion face aux discriminations à Chicago, l’action face aux dérèglements climatiques à Bordeaux ou la proximité face à la recentralisation au Danemark.
- Thea Crum, Etats-Unis, directrice de la Neighborhoods Initiative au sein du Great Cities Institute, Université de l’Illinois, Chicago, et co-présidente du Conseil mondial des praticiens des Budgets participatifs au sein de People Powered. Elle dirige enfin le Budget participatif de Chicago depuis 2012,
- Tyge Mortensen, Danemark, conférencier et facilitateur spécialisé dans les processus créatifs et l’implication citoyenne, il conseille et anime les Budgets participatifs d’une multitude de villes danoises,
- Maelle Despouys, Responsable Cellule concertation Cabinet du maire chez Ville de Bordeaux,
- animé par Antoine Bézard, fondateur de lesbudgetsparticipatifs.fr
Ce qu’il est possible de faire grâce au Budget participatif
Avec le Budget participatif, les citoyens proposent et votent des idées pour améliorer leur ville, faire qu’on y vive mieux ensemble. Puis les élus prennent acte de ces choix et la Ville les met en œuvre. De cette forme de démocratie directe, on entend du bien : cela renforce le pouvoir d’agir, c’est un nouvel espace d’expression pour des projets concrets, et du moins bien : un pouvoir d’agir réduit par des contraintes de temps, des critères techniques et des montants limités. Mais, au-delà de ce schéma technique, de ces critiques, le Budget participatif peut-il aboutir à d’autres résultats ?
- Sur la question des publics éloignés qui ne se sentent pas concernés par le politique et qui pourtant doivent prendre la parole pour participer à la vie publique et faire entendre leurs voix,
- Sur la question de l’environnement qui doit passer par la participation des citoyens, pour des réponses locales,
- Sur la question du vivre-ensemble qui doit aussi passer par des réflexions communes alors que la distanciation sanitaire se double depuis longtemps d’une prise de distance des pouvoirs.
A toutes ces questions, le Budget participatif apporte des réponses. Ce ne sont pas LES réponses. A lui seul, ce dispositif ne peut résoudre la question du manque de représentativité des institutions, l’urgence climatique ou l’éloignement des pouvoirs et la relégation de certains territoires. Nous sommes d’accord.
Un pouvoir d’agir qui s’adapte aux enjeux, aux territoires
En revanche, il donne la capacité d’agir ici et maintenant sur les causes et les conséquences des problèmes de notre temps. Yves Cabannes, le spécialiste mondial des budgets participatifs avaient été l’un des premiers à comprendre en étudiant l’expérience de Porto-Alegre que ce dispositif est transférable et s’adapte à des contextes variés et qu’il est aussi capable de s’hybrider pour répondre aux enjeux locaux.
Les exemples le montrent : Chicago a fait du budget participatif un outil d’inclusion des minorités ; Bordeaux a été récompensé pour le volontarisme de son dispositif dans la lutte contre le réchauffement climatique par l’OIDP ; les expériences danoises remettent du collectif et la décision au milieu de villages éloignés .
La transition est l’affaire de tous. Elle commence par une idée et s’épanouit dans la démocratie.