Concertation Autonomie et Handicap | Département 49 Maine et Loire | Allonnes, Saumur

Autonomie et handicap : concerter à l’échelle d’un Département

Autonomie et handicap : concerter à l’échelle d’un Département

Comment mener une concertation à l'échelle départementale à un coût maîtrisé et pour des résultats probants ?
Concertation Autonomie et Handicap | Département 49 Maine et Loire | Allonnes, Saumur

Développer un projet, en tant qu’organisation, collectivité, association ou entreprises, c’est d’abord fédérer les acteurs. Et c’est dans ce cadre que le Département de Maine-et-Loire a lancé une concertation pour renforcer le Service public de l’autonomie et du handicap.

Rapprocher les services publics de l’autonomie et du handicap

« La ville du quart d’heure » peut-elle s’appliquer à l’échelle départementale ? Peut-on dans un territoire à la fois urbain, périurbain et rural placer à une distance de 15 minutes les services essentiels. Le Maine-et-Loire s’est engagé dans son agenda 2030 sur 49 actions pour un département « plus solidaire, audacieux et soucieux de l’équilibre des territoires. »

Si l’idée n’est pas de mettre à porter de bicyclette les principaux services publics, l’idée de l’urbaniste franco-colombien, Carlos Moreno, doit s’appliquer à 5 minutes près aux points d’accueil de proximité pour l’accueil des personnes âgées et/ou en situation de handicap. Il s’agit en fait de rapprocher les services des habitants pour pouvoir les orienter et les accompagner dans leurs démarches (ou encore les informer de l’avancée de leurs demandes).

Développer, en concertation avec les acteurs locaux, une offre équilibrée

A l’échelle départementale, une dizaine de rencontres avec les acteurs locaux a par conséquent été programmée. Des acteurs en première ligne face à des publics qui ne maîtrisent pas toujours les outils numériques et « se retrouvent seuls face leur écran. »

La question du rapprochement des usagers des services publics est d’autant plus prégnante que la population de l’Union européenne vieillit. Les estimations d’Eurostat prévoient que la part des personnes âgées de plus de 80 ans devrait être multipliée par 2,5 d’ici 2100. Notre Vieux-Continent semble pourtant regarder ailleurs, comme l’écrivait Dominique Libault en 2019 : « notre société […] tend à rendre les personnes âgées invisibles […] dans la publicité, les médias », les isolant seules chez elles ou dans les établissements spécialisés[1] dans son rapport de la concertation  « grand âge et autonomie » de mars 2019.

Une méthode orientée résultats et facile d’appropriation

Le Département a choisi la voie de la concertation, certain de pouvoir faire mieux dans la proximité par l’écoute des acteurs de… proximité. C’est ainsi que nous avons été amenés à travailler avec le Département et, plus spécifiquement sa direction des méthodes et sa Maison départementale de l’Autonomie pour concevoir la démarche et ses ateliers avec pour boussole une approche pragmatique de la participation.

Trop souvent, les démarches participatives peinent à produire des résultats convaincants en raison d’objectifs trop élevés ou faute de penser la restitution des résultats dès la conception. Elles peuvent également avoir des coûts importants ce qui, dans le contexte actuel, freinent leur développement.

Avec l’équipe pilote du Département, nous avons pris le temps de concevoir une démarche focalisée sur des résultats exploitables. Nous avons également pensé les ateliers pour respecter le temps et le rythmer de manière à ce que la parole soit libre et efficace. Ensuite, nous avons créé des outils simples pour qu’ils soient facilement appropriés par le Département. Ainsi, les agents ont pu plus facilement assumer un rôle de facilitation. Enfin, nous avons intégré le travail de synthèse dans la démarche afin d’optimiser la charge de travail des agents.

Une question territoriale concrète, pour tous

La concertation suit son cours, couvrant peu à peu l’intégralité du territoire départemental, avec en ligne de mire, un service public plus proche et plus efficace.

Cette question des services publics n’est pas qu’une question de service à la population : la présence des services publics signe « symboliquement la pleine appartenance à la collectivité nationale[2]. »


[1] Dominique Libault, rapport de la concertation « grand âge et autonomie », mars 2019

[2] Jérôme Fourquet, La France d’après, Tableau politique, Seuil, 2023