“Avec le budget participatif, le changement ça se voit” annonçait la Mairie de Paris en 2016. En 2017, les différences entre les deux éditions sont minimes (mais on vous l’expliquait déjà ici) à une exception près. Qui donne plus de pouvoir aux Parisiens, avec de nouveaux acteurs.
Ce qui ne change pas, les financements
- Le montant total est de 100 millions d’euros
C’est le même montant qu’en 2016 et 25 M€ de plus qu’en 2015. Un chiffre qui faisait de Paris le budget participatif le plus généreux au monde. Madrid annonce le même montant pour cette année. - L’incitation aux arrondissements 1€ = 2 €
Pour 1 € versé par les 20 mairies d’arrondissement, la Marie de Paris abonde de 2 € le montant. Le podium est le suivant : Paris 18 est en tête avec près de 6,78 M€, Paris 15 avec 5,86 M€ et Paris 19 avec 5,8 M€. Bon dernier, le 1er avec 0,15 M€. - Les quartiers défavorisés… favorisés
30 M€ sont cette année encore consacrés aux quartiers populaires. Des projets obtenant moins de vote peuvent ainsi être réalisés car ils sont plus facilement financés. Il s’agit d’encourager la participation des publics qui en sont éloignés.
♦ Lire ausi notre article sur “Les nouveautés du budget participatif de Paris pour 2016“ - Le budget participatif des écoles et des collèges
Avec 10 M€, il réalise les projets des écoliers et des collégiens. Il s’agit d’un fort levier de participation. L’an dernier, la participation a plus que doublé et les élèves ont représenté plus de 40% des votants. Les collégiens auront par ailleurs davantage de choix de thèmes en 2017.
♦ Lire aussi “Les 5 infos à retenir de l’édition 2016 du budget participatif de Paris“
Ce qui évolue, les compétences
- Plus de pouvoir pour les Parisiens.
En 2014, le budget participatif s’était limité à inviter les Parisiens à voter pour des projets proposés par les services. Depuis 2015, c’est au tour des Parisiens de proposer leurs projets. Cette année, elles peuvent dépasser les compétences de la Mairie de Paris.
Les habitants du parc social (une partie) peuvent faire des propositions dans le cadre de leur résidence,
Les usagers de la RATP peuvent faire des propositions en lien avec les transports en commun.
L’espace public, qui représente 74% des propositions (cadre de vie), s’étend par conséquent pour les Parisiens !
♦ Lire aussi notre enquête sur les projets à attendre d’un budget participatif en France
- Plus d’originalité dans les projets ?
Pour cette édition, les messages s’axent moins sur des priorités thématiques (une ville + solidaire, + sportive, + connectée…) que des projets originaux mais concrets à l’image de vélo’cavores (pour lutter contre le gaspillage alimentaire) ou de sportlib’ (qui ressemblent à des casiers dont nous vous parlions déjà dans cet article…) Autre point la communication met en scène des enfants. Le Mairie de Paris semble vouloir mobiliser en famille.
♦ Lire aussi notre article sur les difficultés de la communication sur le budget participatif - L’année de la co-construction ?
La co-construction est facilitée pour cette édition dès le dépôt d’idées. Les porteurs de projets peuvent se connecter plus facilement les uns aux autres. Le site propose de contacter le(s) déposant(s) d’une idée. L’objectif est de favoriser la rencontre, le travail en commun et, bien sûr, créer du lien autour des projets.
♦ Lire aussi “L’édition 2016 du budget participatif de Paris mise sur la co-construction”
Bilan : un programme consolidé
L’édition 2017 se présente comme celle de la consolidation. Pas d’évolution majeure en perspective. Rappelons-le, il est difficile pour les habitants d’appréhender ce qu’est le budget participatif et comment ça marche, alors autant simplifier la lisibilité du programme. L’arrivée de nouveaux acteurs, les bailleurs et la RATP semble justement fait pour faciliter le dépôt et réduire les idées rejetées.
En effet, les Parisiens ne font pas tous la différence entre les compétences d’une institution et celles d’une autre. Cette simplicité pour le public ne devrait pas faciliter la tâche de l’équipe en charge du budget participatif qui devra inclure de nouveaux acteurs dans l’organisation.